> Intervention de Mélanie Rebours, directrice de la diffusion et des partenariats du programme Vitam.
Dans la dynamique actuelle de développement numérique (dématérialisation des processus administratifs, améliorations des services rendus aux usagers), de plus en plus de décisions concernant directement les citoyens et plus largement les actions de l'État, existent uniquement sous forme numérique. Par conséquent, il est impératif d'accompagner la transition numérique de l'État en garantissant la préservation de son patrimoine informationnel, mais également les services rendus aux usagers. Les ministères de la Défense, des Affaires étrangères du Développement international et de la Culture et de la communication, investis chacun d'une mission d'archivage définitif, ont saisi l'opportunité de concevoir ensemble une solution d'archivage numérique à implémenter dans leur contexte propre.
Le programme Vitam (Valeurs immatérielles transmises aux archives pour mémoire), lancé en mars 2015, est porté par une équipe interministérielle de 14 personnes, pilotée par la Direction interministérielle du numérique et du système d'information et de communication (DINSIC), en adéquation avec les décisions du Conseil interministériel aux Archives de France (CIAF). Il vise à réaliser un outil qui permettra aux archivistes d'assumer au mieux leurs missions dans l'environnement numérique : collecter, conserver et communiquer les documents numériques produits par les administrations. Par ses travaux, l'équipe Vitam étudie donc les besoins des futurs utilisateurs du logiciel - tant archivistes, administrations que publics des archives - afin de pouvoir transposer les usages archivistiques dans l'environnement numérique.
Cette intervention permettra donc de s'interroger sur les nouvelles pratiques archivistiques et les problématiques imposées par le numérique, mais également d'étudier les potentialités qu'il pourrait offrir. L'archivage numérique pose de nombreuses problématiques telles que le traitement, la gestion et la pérennisation d'un très grand nombre de données à long terme, ainsi que les questions de preuve et d'authentification des données. Malgré ces difficultés, le numérique pourrait offrir de nouvelles potentialités, en particulier en termes d'« accès » et de consultation des données, puisque le but de la conservation est bien de rendre les données accessibles et interprétables par le public, à l'issue des délais de communicabilité. Sera-t-il possible d'améliorer la qualité de service rendu aux publics des archives ? Par exemple, grâce à la sémantisation ? Enfin, le numérique ne doit pas faire perdre de vue l'importance des pratiques archivistiques actuelles qui se maintiendront dans le numérique. La collecte reste primordiale, tous les documents ne seront pas à archiver sous prétexte qu'ils sont numériques et l'archivage commencera toujours (et peut-être plus) par de bonnes pratiques en amont (politiques d'archivage).
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