La transition énergétique oblige à repenser les façons de produire, stocker et consommer l'énergie. Les énergies alternatives que sont le vent, le soleil, la force de la houle et des marées, la géothermie, le biogaz et quelques autres encore possèdent le gros avantage d'être renouvelables et, pour la plupart peu ou pas émettrices de CO2. Aussi pourrait-on croire que les obstacles à leur développement sont d'ordre technique ou économique, mais pas social.
Pourtant, lorsque l'on s'intéresse aux débats qui accompagnent l'expérimentation et le développement de ces nouvelles façons de produire de l'énergie, on constate que les résistances sociales sont loin d'être négligeables. Par exemple, implanter des champs d'éoliennes (terrestres ou offshore) ou des sites de méthanisation de déchets agricoles et urbains n'est pas toujours facile: si l'immense majorité de nos concitoyens est d'accord sur le principe, de puissantes contestations riveraines peuvent exister au niveau local. Celles-ci - souvent classées sous l'appellation d'«effet NIMBY» (Not in My BackYard) - prennent des formes diverses : constitution d'associations de riverains, recours juridiques, contre-expertises mettant en avant risques et nuisances, etc. Et si d'aucuns peuvent considérer ces actions comme peu compatibles avec l'intérêt commun, d'autres peuvent au contraire estimer que la défense du paysage, celle de la tranquillité et la volonté de vivre loin des risques et nuisances ne constituent nullement des causes illégitimes.
L'objectif des journées d'études proposées s'inscrit donc dans l'exploration par les sciences humaines et sociales des rapports parfois difficiles entre science et société. Le dialogue entre chercheurs et praticiens peut aider à mieux comprendre et à analyser ce que l'on a coutume d'appeler l'acceptabilité ou l'acceptation sociale des innovations techniques.
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