La période entre la seconde moitié du XIXe siècle et la Grande Guerre est connue parmi les historiens de la mode comme l’époque dans laquelle s’affirme le processus de “démocratisation” de la mode dans les sociétés occidentales. Mais il semble que seul le cas des États-Unis confirme la liaison entre “démocratisation de la mode” et démocratie. Dans la période entre les deux guerres, les dictatures établies en Allemagne, Italie et Russie ont essayé de reformuler en termes complètement nouveaux le rapport entre mode, société de masse et politique. Quoique les différents régimes – soviétique, nazi, fasciste – aient adopté des approches distinctes pour s’emparer de la mode, le résultat fut le même. Ces régimes ne réussirent pas à manipuler la mode pour en faire un moyen de propagande, ni à travers les uniformes, ni en faisant de la création une procédure bureaucratique. Et la mode s’est avérée résiliente, en attendant le retour – ou l’arrivée – de la démocratie, d’une part, et de l’économie de marché, de l’autre : les conditions pour la reprise – ou le début – d’une vraie démocratisation de la mode.
Carlo Marco Belfanti est historien de l’économie à l’Université de Brescia (Italie).
Marjorie Meiss est maîtresse de conférences en histoire à l’Université de Lille. Ses travaux portent notamment sur l’histoire de la culture matérielle et de la consommation, l’histoire de la mode et des apparences vestimentaires.
IMPORTANT : Du fait des mobilisations sociales actuelles, cette rencontre ne pourra se dérouler comme prévu en présentiel à Sciences Po Lille. La rencontre aura lieu en visioconférence uniquement.
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Cette conférence est organisée en partenariat avec l’Université du temps libre
Avec le soutien du Conseil Régional Hauts-de-France dans le cadre du protocole d'objectifs et de moyens SVI SHS 2022-2024. |
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