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mediation[at]meshs[POINT]frLa mode est l’une des plus puissantes industries du monde : elle représente 6 % de la consommation mondiale et est en croissance constante. Depuis les années 1980 et l’entrée dans l’économie néolibérale, elle est devenue l’image étincelante du capitalisme, combinant prestige, pouvoir et beauté, et occupe une place centrale dans les médias et les imaginaires. Pourtant, cette industrie, qui apparaît comme un horizon professionnel hautement désirable, repose principalement sur du travail précaire, et ce aussi bien là où la production est externalisée qu’au cœur de la production créative du luxe, comme les prestigieux ateliers des maisons de couture.
À partir d’une enquête en immersion auprès des travailleurs créatifs de cette industrie (stylistes, mannequins, créateurs indépendants, coiffeurs, maquilleurs, vendeurs, journalistes, retoucheurs, stagiaires, agents commerciaux, etc.), ce livre dévoile la réalité du travail à l’œuvre derrière la façade glamour de la mode. Il met notamment en lumière les dynamiques d’exploitation et d’autoexploitation ainsi que le prestige social liés au fait de travailler dans un milieu désirable.
Des séances de « shooting » pour magazines spécialisés à la collaboration auprès d’un créateur de mode, en passant par des entretiens avec des stylistes travaillant pour de célèbres maisons de luxe et de couture, cette enquête dévoile une nouvelle forme de précarité caractéristique des industries culturelles du capitalisme contemporain, une précarité combinée au prestige, à la reconnaissance et à la visibilité. Il s’agit ainsi de décrypter les dynamiques invisibles sur lesquelles repose l’industrie de la mode pour mieux la « déglamouriser ».
Giulia Mensitieri est docteure en anthropologie sociale et ethnologie. Elle enseigne actuellement à l’Université Libre de Bruxelles. Elle étudie les transformations du travail, le pouvoir politique des imaginaires, l'exploitation et les nouvelles formes d'aliénation. Depuis une dizaine d'années, son champ d'investigation est la mode du luxe, qu'elle considère comme un champ paradigmatique du capitalisme contemporain en termes de productions matérielles et immatérielles, de construction des genres, de circulations mondiales et d'inégalités. Elle a publié Le plus beau métier du monde. Dans les coulisses de l’industrie de la mode en 2018 (La Découverte) et a reçu le Grand Prix du livre de la mode 2019.
Elise Ternynck est directrice de la formation à l’ENSAIT, docteure en droit privé et sciences criminelles et enseigne le droit du travail et RSE.
Une conférence organisée en partenariat avec l'ENSAIT
[Important : Pour des raisons indépendantes de notre volonté, cette conférence est annulée. Veuillez nous en excuser]
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