Rencontre proposée par l’espace éthique hospitalier et universitaire (EEHU) de Lille, avec Nathalie Assez et Véronique Brunaud-Danel, modérée par François-René Pruvot
Médecine participative, patient compétent, patient expert, autonomisation, éducation thérapeutique, «self management» ou encore «empowerment»... De quoi parlons-nous? S’agit-il de nouveaux faits ou de réalités renommées? L’empowerment est-il un concept pour lui-même? Une idée économiquement intéressante ? Une réponse utile pour le patient?
L’empowerment est défini comme un processus par lequel une personne malade, au départ d’une situation ou d’un sentiment d’impuissance, augmente sa capacité à identifier et satisfaire ses besoins, à résoudre ses problèmes et mobiliser ses ressources, de manière à avoir le sentiment de contrôler sa propre vie. Les soignants peuvent-ils contribuer à cette forme d’autonomisation des patients? Dans quelles mesures? Quel est le poids des protocoles de soins sur le ressenti des patients, en termes de choix, de maîtrise, d’identité?
L’idée louable du «patient-sujet» transforme-t-elle impérativement toute personne malade en acteur de sa propre santé, avec une responsabilité de fait et par conséquent étendue? Qu’est-ce qui rend légitime cette idée? Quels écueils risque-t-elle de rencontrer?
Empowerment rime-t-il forcément avec liberté? Efface-t-il l’implacable fossé entre le soigné et le soignant? Gomme-t-il la dimension de secours du soin? Qu’en est-il de la vulnérabilité et de la fragilité? Que partage-t-on: le pouvoir ou l’impuissance? Quels sont les enjeux éthiques de ce concept difficilement traduisible: pour les soignés, pour le soignants, pour la relation soignant-soigné?
Deux intervenantes, diplômées en éthique et membre de l’EEHU, proposeront des éléments de réponse.
Nathalie Assez est médecin urgentiste au SAMU-SMUR du CHRU de Lille. Elle apportera une définition du concept et abordera notamment l’empowerment comme un enjeu de l’éducation thérapeutique chez les patients atteints de maladie chronique, depuis l’acceptation du diagnostic jusqu’aux moments de crise.
Véronique Brunaud-Danel est médecin neurologue au centre SLA du CHRU de Lille. Elle interrogera plus particulièrement les mesures et les limites d’un tel processus à partir de son expérience avec les patients atteints de maladie neurodégénérative comme la sclérose latérale amyotrophique (maladie de Charcot).
François-René Pruvot est chirurgien au CHRU de Lille, président de la Commission médicale d’établissement et coordonnateur de l’espace éthique hospitalier universitaire de Lille (EEHU).
Cette manifestation est soutenue par l'Etat et le Conseil Régional Hauts-de-France dans le cadre du CPER ISI-MESHS. |
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