Conférence d’Estelle Ferrarese, animée par Mariella Palmieri
Si dans la plupart des luttes politiques et sociales la question du sujet collectif qui les porte - la question du «nous» - va de soi, les discours comme les théories féministes sont régulièrement hantées par l’absence de ce «nous».
C’est le problème par lequel Simone de Beauvoir commençait Le Deuxième Sexe, écrivant que «les femmes ne se posent pas authentiquement comme Sujet […] C’est qu’elles n’ont pas les moyens concrets de se rassembler en une communauté qui se poserait en s’opposant. Elles n’ont pas de passé, d’histoire, de religion qui leur soit propre; elles n’ont pas comme les prolétaires une solidarité de travail et d’intérêts».
C’est aussi le problème que soulevait le black feminism en dénonçant l’idée de sororité comme une invention des femmes blanches, porteuse d’oppression. Il s’agira donc de penser l’émancipation dans une telle configuration.
Estelle Ferrarese est professeure de philosophie morale et politique à l’université de Picardie Jules Verne. Elle a été professeure invitée à la New School for Social Research à New York et fellow de la Alexander von Humboldt-Stiftung à Berlin. Ses travaux portent sur la démocratie, la Théorie critique, et le féminisme.
Mariella Palmieri est philosophe, chercheuse associée au centre universitaire de recherche sur l’action publique et le politique- épistémologie et sciences sociales (CURAPP-ESS - CNRS/université de Picardie Jules Verne). Ses recherches portent sur la théorie de la subjectivité, le rapport entre la morale et le politique, la critique et théorie féministe.
Cette manifestation est soutenue par l'Etat et le Conseil Régional Hauts-de-France dans le cadre du CPER ISI-MESHS. |
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