Auteurs : Clarisse Bardiot, Emmanuel Château-Dutier, Edward Gray, Alexis Grillon, Jaymes Kalala, Victoria Le Fourner, Mathilde Wybo
En novembre 2020, le colloque #dhnord s’est tenu en ligne par la force des choses. Nous avons essayé de tirer le meilleur parti de la situation, et comme plusieurs personnes nous ont posé des questions sur l’organisation de l’événement, ce billet tente d’en rendre compte le plus précisément possible, afin que l’expérience puisse servir à d’autres équipes.
Chaque année, le colloque #dhnord, consacré aux humanités numériques, est organisé à la MESHS de Lille aux alentours des mois d’octobre-novembre. Au fil des années, #dhnord est devenu un rendez-vous incontournable sur les humanités numériques, tant à l’échelon national que régional. Depuis 2019, il est dirigé par Clarisse Bardiot, responsable scientifique de l’axe humanités numériques à la MESHS, en partenariat avec le CRIHN à Montréal dont l’un des membres assure la co-direction scientifique (en 2020 Emmanuel Château-Dutier). L’équipe administrative de la MESHS en assure l’organisation. Le contexte est particulier : le poste d’ingénieur d’études en humanités numériques est vacant et Edward Gray ne sera recruté qu’en juillet 2020, quelques mois avant la date du colloque. Par ailleurs, en 2018, il a été décidé d’instaurer un rythme biannuel : les années impaires, un colloque en français sur une thématique large ; les années paires, un colloque en anglais sur une thématique précise. Enfin, ce colloque a la particularité de fonctionner sur appel à communication et invitation de chercheurs, le tout validé par un comité scientifique renouvelé chaque année.
Le thème du colloque 2020 est communiqué dès la clôture de l’édition 2019 (les grands corpus d’images en histoire de l’art) ainsi que les noms des co-directeurs scientifiques. Ces derniers constituent à la fin de l’hiver le CS, lequel se réunit une première fois en février pour définir l’appel à communication et le titre. Le colloque s’intitule dorénavant « La mesure des images : approches computationnelles en histoire et théorie des arts ». L’appel est publié dans les délais habituels avec une date de réponse au 05/06/2020.
Entre-temps, le confinement est déclaré… Malgré les incertitudes qui pèsent sur l’automne, et un certain optimisme sur la possibilité de mener le colloque en présentiel, nous décidons dès le mois de mai de basculer le colloque en ligne. Le scénario est le suivant : quoiqu’il arrive, les étrangers ne pourront vraisemblablement pas se déplacer ; s’il y a une possibilité de présentiel, cela sera réservé en priorité aux ateliers. Bien nous en a pris : aux dates du colloque, nous sommes de nouveau confinés…
Reste à imaginer une forme de colloque en ligne. Les séminaires en ligne fleurissent de toute part, nous expérimentons les cours en ligne avec les étudiants, menons une veille, partageons bonnes et mauvaises expériences. Au fur et à mesure des principes émergent :
- Profiter de la situation pour la retourner à notre avantage et inviter les plus grands spécialistes internationaux (qui ne seraient sans doute jamais venus à Lille). Nous avons été surpris par leur enthousiasme et tous ont répondu favorablement, bien au-delà de ce que l’on pouvait imaginer.
- Privilégier des tables-rondes en direct avec des échanges entre les intervenants pour conserver la dimension vivante si ce n’est conviviale du colloque. Les tables-rondes sont enregistrées mais l’accord pour la rediffusion est demandé a posteriori pour permettre le droit à l’erreur et privilégier le direct.
- Enregistrer au préalable les communications et les diffuser deux semaines avant le colloque pour favoriser les échanges lors des tables-rondes, et permettre au public de pouvoir les consulter en fonction de leur emploi du temps tout en évitant d’être assis derrière son écran pendant plusieurs heures de suite. Cela permet aussi de réduire les problèmes techniques.
- Augmenter et éditorialiser les vidéos grâce au logiciel MemoRekall : le colloque est très pointu et cela permet d’expliciter les références mentionnées par les intervenants, de joindre la bibliographie, de renvoyer vers le code et les corpus le cas échéant, etc. C’est notamment très utile pour les étudiants. Nous pensons également à éditorialiser des vidéos de conférences déjà existantes mais finalement cet aspect sera progressivement abandonné.
- Étendre la durée du colloque sur 4 jours (et non deux et demi comme initialement prévu) avec un rdv chaque jour pour une table ronde de 1h30 à 17h heure de Paris ce qui permet aux nord-américains de participer.
- Choisir de déporter les tables-rondes vers YouTube, Twitch et CanalU pour éviter que le public ne se connecte à la session zoom et relayer les questions posées sur un chat dédié ou sur twitter.
- Proposer une session de posters sous forme de 4 images qui peuvent ainsi être diffusées sur Twitter. Les templates ont été fournis aux candidats pour assurer une harmonie graphique et pour éviter des problèmes de fichiers.
- Définir une identité graphique déclinée sur tous les supports et abandonner complètement les supports papiers.
Nous détaillons ci-dessous les principaux points avec nos documents de travail, que vous pouvez réutiliser et adapter librement. Des réunions régulières avec toute l’équipe (mensuelles puis bi-mensuelles), une grande souplesse d’adaptation, de l’écoute et beaucoup de bonne humeur sont les principaux ingrédients. Nous n’avons pas évité les bugs de dernière minute, le plantage d’une plateforme vidéo (mais nous en avions deux autres qui fonctionnaient) et deux ou trois autres surprises mais cela est (presque) passé inaperçu !
URI/Permalien: http://meshs.fr/page/colloque_international_pandemie